Sans vaccin pas de retour à la vie normale nous disent les experts… mais nos chiffres montrent qu’atteindre 80% de vaccination au sein de la population adulte n’est pas garanti.
Quels sont les motivations principales à se faire vacciner (ou pas), et, par conséquence, comment peut-on mieux remédier à la non-vaccination ?
Pour répondre à cette question, le département innovation de respondi a mené une étude à la mi-juin 2021 – date à laquelle on peut considérer que les opinions à l’égard de la vaccination sont globalement constituées – qui mêle sondage traditionnel et observation de la navigation sur internet. L’étude a été réalisé entre le 14 et le 18 juin 2021, auprès d’un échantillon représentatif de la population française.
Nous les avons interrogés sur leur état vaccinal relativement au covid et sur leur position en général à l’égard des vaccins. Ceci dessine 4 populations.
Les citoyens : Les citoyens ont confiance en la vaccination en général et ont reçu le vaccin anti covid ou souhaitent le recevoir. Ils représentent 54,6 % de la population. Ce sont majoritairement des hommes, avec une surreprésentation des 55+, des CSP+, des retraités et des revenus supérieurs à 4 500 €. Ils se sont davantage informés que la moyenne sur la Covid-19 et le vaccin. Ils ont par ailleurs eu un intérêt individuel à être vaccinés : c’est au sein de cette groupe que l’on trouve une proportion plus forte des personnes atteints de comorbidités.
Les antivax : ils regardent les vaccins avec méfiance et celui contre la covid n’échappe pas à leur règle. Ils représentent 20 % des Français. Dans cette population se trouvent majoritairement des femmes (65,1 %), avec enfants et aux revenus et niveaux d’éducation moindres que la moyenne. Ce sont des gros utilisateurs des réseaux sociaux, ils s’intéressent par exemple aux personnalités du mouvement antivaccins tels que C. Peronne, et au documentaire « Hold up ». Ce groupe est plutôt jeune et présente moins de facteurs de comorbidité que la moyenne. Au sein de cette population, on voit donc ainsi apparaître deux logiques complémentaires qui expliquent la non-vaccination : ils n’ont ni envie, ni fondamentalement besoin de se faire vacciner.
Les opportunistes: ils se méfient des vaccinations, mais ont reçu le vaccin anti covid/souhaitent le recevoir. Ils représentent 17,7 % de la population. Comme les antivax, ce groupe est un peu plus féminin, un peu moins éduqué et a des revenus plus faibles. Mais, ils sont plus âgés et ont plus de comorbidités. Leur intérêt individuel à se protéger contre le Covid-19 est ainsi plus forte que leur opposition idéologique à la vaccination.
Les empêchés : 7,7 % de la population. Ils ont de manière générale confiance dans les vaccins, mais ne sont pas vaccinés contre la covid et ne souhaitent pas l’être. Pourquoi ce décalage ? D’abord, sans doute parce que le bénéfice individuel du vaccin est moindre au sein de cette population. Ils sont plus jeunes et plus isolés géographiquement, ce qui limite les risques d’infection. Deuxièmement, c’est parmi les empêches que l’on trouve la plus forte proportion de personnes déjà immunisées. Le besoin du vaccin est ainsi moindre et moins urgent.
L’étude révèle trois enseignements :
- Il ne faudrait pas traiter tous ceux qui ne sont pas vaccinées comme des obscurantistes ou/et des complotistes. Le refus vaccinal peut être motivé par une défiance à l’égard du politique : les accusations outrancières ne peuvent que l’attiser.
- Il y a effectivement un refus vaccinal calculé, typiquement basé sur une certaine évaluation du rapport risque bénéfices.
- Il semble qu’en matière de vaccination l’intérêt individuel ne compte pas moins que les enjeux collectifs. Autrement dit, pour faire basculer les réticents, c’est bien leur intérêt individuel qu’il faut mettre en avant.
Pour plus de détails sur cette étude, consultez l’article correspondant sur FigaroVox ou contactez-nous !