Coronavirus, comment répondre à la crise ? La cinquième partie de notre journal parle de la tension entre protectionnisme et solidarité internationale.
En Allemagne, et en Europe en général, il y un débat sur ce que la première puissance Européenne doit faire dans cette période de crise (par exemple, voici un article du Spiegel, en français, sur les coronabonds). Aider les autres ou se replier sur soi même ? Stratégie généreuse ou du « cavalier seul » ? Nos données nous permettent d’avoir une première vue sur ce que les Allemands attendent. C’est notre humble contribution à cet important débat.
A travers l’un de nos précédents « lockdown diaries » (#3), nous avions l’impression que les Allemands vivaient différemment la situation que les Français et les Britanniques : les changements dans leurs pratiques online traduisaient une humeur plus badine, légère et sereine que celles de leurs voisins.
Pour confirmer cette hypothèse, nous avons réalisé un sondage où nous les avons interrogés directement sur leurs inquiétudes à l’égard de la maladie et ses conséquences1.
Au global, les Allemands sont effectivement moins inquiets que les habitants des autres pays. Les Britanniques sont les plus inquiets. Quand on rentre dans le détail, les réponses vont dans le même sens : les Allemands sont les moins soucieux des risques pour leur propre santé ou celle de leurs proches.
Mais de façon intéressante, les Allemands ont presque le même niveau d’inquiétude que leurs voisins quand il s’agit des conséquences économiques. Ainsi, ils sont soucieux des conséquences de la crise sur la situation financière personnelle.
Il y une apparente contradiction dans ces données : pourquoi les Allemands sont-ils inquiets (ou autant que les autres) pour leurs finances s’ils ne le sont pas (ou moins) quant à la maladie en général. Peut être parce qu’ils sont conscients que l’Allemagne en tant que pays d’exportation, malgré sa situation sanitaire moins dramatique, a besoin d’une solution globale à la crise. Un appel pour une stratégie axée sur la solidarité entre pays ?
1 Etude réalisée en ligne, entre le 5 et le 10 Avril. Auprès d’un échantillon représentatif (âge, sexe, région) Allemand (n= 1464), Français (n=1669) et Britannique (n=1070). Redressement par la méthode des quotas.